mardi 6 octobre 2009

Le pardon

Refusons d’être des minables ! Dans la pratique quotidienne du commerce social, bien d’individus, réagissent aux coups reçus, aux frustrations vécues et aux déceptions non digérées en ruminant des rancœurs ou des vengeances qu’ils finissent généralement par convertir en actes.

Une réaction somme toute humaine, voire compréhensible qui ne manque toutefois! pas de faire prospérer entre individus, familles ou clans, des inimitiés, des ruptures, si ce n’est parfois des crises à large spectre. D’où la question de la réponse idoine à l’adversité, à la méprise ou à l’inintelligence des rapports humains. Faut-il répondre aux coups en portant des coups ? Ou se faire violence, banaliser et demeurer indifférent aux blessures morales et psycho- somatiques?

La politique du « œil pour œil, dent pour dent » est pour nombre d’individus la meilleure des répliques à donner à ceux qui fâchent et qui frustrent, car l’honneur qui est sacré, ne se bafoue pas gratuitement.



Pour eux, être digne, c’est avant tout être capable de répondre du tic au tac, de se montrer intraitable sur les questions d’honneur et de ne transiger sur aucune attaque au risque de perdre sa superbe voire sa crédibilité et de puer la faiblesse et l’indignité.

Aussi, faut-il laver affronts et autres actes vexatoires par une réaction à la mesure du tort subi aux fins de prouver sa masculinité et pourquoi pas sa féminité? Qui est en effet l’autre pour oser nous chercher noise et aller jusqu’à nous rabaisser et à quel titre se permettrait-il tant de libertés?

Dès lors, l’offense est opposée à l’offense, la raillerie à la raillerie, la violence à la violence et vive la loi du talion.
Et pourtant, nul n’est infaillible. Personne ne peut donc vivre sans être un jour, redevable de tort fait à autrui. A ce titre, d’abord, puis au nom de la sociabilité n’est-il pas envisageable de réagir différemment ? D’emprunter une démarche autre que celle de se rendre absolument justice ?

En général, trois raisons majeures fondent l’homme à réagir aux manquements dont il est l’objet : Exprimer son mécontentement, Donner une leçon de bonne conduite et Se faire respecter pour sauvegarder son intégrité, son image et sa place dans la sphère sociale. Si la noblesse et la légitimité d’une telle attente ne souffrent d’aucune ambigüité, la démarche, elle, parce que pas toujours comprise, ne produit pas forcément l’effet escompté.

Aussi, n’est-il pas rare qu’en lieu et place d’une intégration de la leçon donnée, l’on assiste plutôt à d’infinies réponses du berger à la bergère hélas ! préjudiciables à la vie en bonne intelligence.

Une situation insidieuse qui peut affaiblir autant la victime que le fautif dans leur effort de concentration voire les détourner de l’essentiel de leurs objectifs de vie, préoccupés qu’ils sont désormais à concevoir les meilleures stratégies pour se détruire mutuellement.

Du reste, à force de se regarder en chien de faïence, l’animosité qui en découle fait perdre à chacun sa liberté car, il est connu que le geôlier n’est pas un homme libre tant qu’il a la garde d’un prisonnier. De même, celui qui prépare une réplique, n’est plus un homme libre ; la nouvelle entreprise l’occupe et l’absorbe tant, qu’il en devient lui-même prisonnier.

Pour être libre, paisible et voir prospérer ses ambitions, il importe de couper tout lien avec les préjudices vécus ici et là. Il s’agira de ne point en tenir compte, de les minimiser, de les dépasser et d’oublier. C’est cette forme de réaction qui donne une véritable leçon de vie communautaire ; le type de leçon qui pousse l’autre à la réflexion, à la méditation et aux regrets.

Agir ainsi n’est ni de la faiblesse, ni un signe de peur mais bien la marque d’une élévation d’esprit, symbole de maturité spirituelle. Car répondre au coup de pied de l’âne, n’est-ce pas se mettre à son niveau ? Que gagne-t-on par ailleurs, à réagir énergiquement, à démontrer la supériorité de son moi ? La force argumentaire n’est-elle pas meilleure à l’argument de la force ? Mieux, Le silence n’est-il pas d’or et la parole d’argent?

Face aux coups, il convient donc de s’identifier à une source et non à un marécage. La source doit en effet sa beauté, sa pureté et son attrait à son indifférence aux traitements qu’elle subit. En revanche, le marécage qui est stagnant, phagocyte tout ce qu’on y jette, ce qui lui vaut laideur, insalubrité et répugnance.

Soyons les bergers de nos pulsions et évitons à nos cœurs ce qui irrite, déstabilise, surcharge, rend impur et provoque l’abîme moral. Soyons plutôt des sources, marchons donc sans jamais nous arrêter en chemin ou nous en détourner pour répondre à ceux qui nous en veulent. Pardonnons à nos offenseurs en transcendant les excès de notre amour-propre. Tuons en nous l’orgueil et semons à la place l’humilité, le pardon et l’amour pour avoir barre sur les adversités quotidiennes.

Refusons en définitive, d’être des minables car les minables ne pardonnent pas et ne demandent pas pardon. Faisons du pardon une habitude de vie et enseignons-le par l’exemple. C’est la meilleure stratégie pédagogique pour transformer efficacement les autres et créer un monde de paix.
A propos de l'auteur : Adama Coulibaly est membre du Club Toastmasters LOGOS d'Abidjan. Il est aussi Senateur à la Jeune Chambre Economique.

1 commentaire :

dajaidol a dit…

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