J’ai appris dernièrement qu’un ministre de la République, dont je tairai le nom, avait… 3 testicules. Il paraît aussi que le Président de la République serait, en fait, le fils d’un commerçant étranger de passage…Bien, vous l’avez vite compris, il ne s’agit que de rumeur.
Le Petit Robert définit la rumeur comme du bruit ou des nouvelles qui se répandent dans le public. Elle est donc une affirmation que l’on donne comme vérité qui se répand de bouche à oreille et qui prend même la forme de la confidence. On ne confie pas une rumeur au premier venu, mais à quelqu'un qu'on connaît bien, ce qui la rend encore plus convaincante et vicieuse. Elle est introduite par des expressions telles que : "Il paraît que...", "On dit que...", "J'ai appris que...".
Il importe donc de réfléchir sur la nature de la rumeur, sa puissance, le danger qu'elle représente et l’attitude à avoir face à la rumeur,
I. La nature de la rumeur
Dans une terminologie philosophique la rumeur est de l’ordre du préjugé, car on tient des propos qu’on n’a pas pris le soin de vérifier ou d’analyser. Elle est comme un secret auquel on a eu accès. Par ailleurs, elle apparaît toujours comme la première version d’un fait, si bien que le démenti semble souvent arriver trop tardivement.
La rumeur sonne comme une vérité connue grâce à une indiscrétion. Ce qui explique qu'elle n'est pas la version officielle. Mais lui donne cependant un certain crédit, voire une certaine puissance.
II. La puissance de la rumeur
Avec les moyens modernes de communication, les rumeurs vont très vite et très loin. Ce qui augmente leur pouvoir de nuisance.
La rumeur est tenace car malgré les démentis officiels, elle peut persister. Elle peut s'imposer comme la seule vérité et éclipser à tout jamais la vérité. En effet, La rumeur peut mettre en fuite l'armée la plus puissante du monde. Un exemple se trouve dans le livre très politique des Rois d’Israêl contenu dans la Bible. 2 Rois 7 : 6-7.
La puissante armée de Syrie avait investi la ville de Samarie. C'était une victoire quasi certaine. C'est alors que cette puissante armée va être vaincue par une rumeur. En effet, Dieu fit entendre des bruits de chevaux et de chars et le bruit d'une grande armée. Mais les Syriens savaient qu'Israël n'avait pas de grande armée. Alors ils ont interprété ce bruit: ils se dirent l'un à l'autre, "voici le roi d'Israël a pris à sa solde contre nous les rois des Héthiens et les rois des égyptiens pour venir nous attaquer ». Cette affirmation a parcouru le camp. Or les Egyptiens avaient une puissante armée. Le premier à émettre cette idée la présente comme une connaissance sûre. La puissance de la rumeur fait qu'ici même les chefs militaires sont gagnés et convaincus par cette rumeur. Ils ne prennent même pas le temps d'en vérifier le bien fondé. La rumeur ici s'impose comme la vérité. Elle devient vérité collective, une conviction générale. Il y a comme une impuissance devant cette rumeur. Alors, dit le texte: "ils se levèrent et prirent la fuite au crépuscule".
La rumeur prospère pendant les périodes de crise, car le besoin d’information y devient crucial. De fait, en temps de crise et de troubles, tous les esprits sont sur le qui-vive ! Il existe une psychose de peur et n'importe quel signe est interprété. On a, alors, tendance à croire n'importe quelle chimère. Les temps de crise sont donc, des terres fertiles où poussent et croissent facilement les rumeurs, même les plus folles. Par ailleurs, c'est le besoin d'explication qui donne une force aux rumeurs. Venons-en aux dangers de la rumeur.
III. Les dangers de la rumeur
La rumeur peut causer beaucoup de mal, transformer la vérité et détruire la réputation de personnes innocentes.
La rumeur a tendance à transformer la vérité, à l'exagérer : Ex : Un libanais aurait tué un de ses employés. En un claquement de paupières la nouvelle a fait le tour d’Abidjan. Rapidement des gens mal intentionnés s’en sont pris aux magasins des ressortissants libanais. Pour enfin se rendre compte que la rumeur de la mort n’était que l’exagération d’un fait qui lui est réel. Un libanais a tiré sur un employé qui est effectivement blessé et hospitalisé.
La rumeur a détruit la réputation de certaines personnes voire des familles entières. Un honorable membre du Conseil Economique et social meurt dans un hôtel qui lui appartiendrait. La rumeur publique lui a trouvé une jeune compagne dont il n’a pu supporter les ardeurs libidineuses. Il a fallu que la famille publie des démentis dans la presse. Le mal était déjà fait. En effet, la rumeur est tenace et dès qu'on la lance, il est difficile de la rattraper. Que faire donc face à la rumeur ?
IV- Que faire face à la rumeur ?
La première recommandation, est qu'il ne faut jamais être l'auteur ou le colporteur d'une rumeur quelle qu’elle soit. Malheureusement, certains hommes et certaines femmes aiment à faire courir de faux bruits, de fausses nouvelles, autrement dit des rumeurs.
Une attitude à adopter, face à une rumeur est de garder son calme. Il importe, par conséquent, de ne jamais s'emporter pour agir sur la base d'une simple rumeur. Toutefois, il existe des situations où cela est quelque peu difficile. Par exemple, une rumeur fait dire que l'eau du robinet est empoisonnée. Il est, alors, plus prudent de s'abstenir de la boire jusqu'à ce que la vérité soit établie.
La connaissance réduit l'impact des rumeurs, car on saura rapidement détecter les propos mensongers des colporteurs de rumeurs. La connaissance est un détecteur presque infaillible de mensonge.
Enfin, il convient de vérifier une rumeur quand c'est possible. La rumeur transforme la vérité, l'exagère. Elle peut détruire la réputation. La rumeur se fonde sur du faux ou l'invraisemblable. Les auteurs de rumeurs profitent de la naïveté et de l'ignorance du public.
En toute société et au sein de tout groupe social, le phénomène des rumeurs est inévitable. On ne peut presque pas les empêcher. Cependant, le Toastmaster que nous sommes devrait éviter de véhiculer ou de se fier à des rumeurs surtout lorsqu’elles portent atteinte à la réputation d’une personne. Personne ne peut réparer le mal que la rumeur peut engendrer au sein d’un groupe social. Et même qui dira le nombre de vies que de simples rumeurs ont détruites à tout jamais! Ne soyons ni colporteurs ni propagateurs de rumeurs. De notre langage bannissons : il paraît que… on dit que… j’ai appris que…
A propos de l'auteur : Abdoulaye SANGHO est membre du Club Toastmasters AGORA. Journaliste et professionnel de la communication, il est le directeur régional Afrique de l'ouest de Trans World Radio.
Le Petit Robert définit la rumeur comme du bruit ou des nouvelles qui se répandent dans le public. Elle est donc une affirmation que l’on donne comme vérité qui se répand de bouche à oreille et qui prend même la forme de la confidence. On ne confie pas une rumeur au premier venu, mais à quelqu'un qu'on connaît bien, ce qui la rend encore plus convaincante et vicieuse. Elle est introduite par des expressions telles que : "Il paraît que...", "On dit que...", "J'ai appris que...".
Il importe donc de réfléchir sur la nature de la rumeur, sa puissance, le danger qu'elle représente et l’attitude à avoir face à la rumeur,
I. La nature de la rumeur
Dans une terminologie philosophique la rumeur est de l’ordre du préjugé, car on tient des propos qu’on n’a pas pris le soin de vérifier ou d’analyser. Elle est comme un secret auquel on a eu accès. Par ailleurs, elle apparaît toujours comme la première version d’un fait, si bien que le démenti semble souvent arriver trop tardivement.
La rumeur sonne comme une vérité connue grâce à une indiscrétion. Ce qui explique qu'elle n'est pas la version officielle. Mais lui donne cependant un certain crédit, voire une certaine puissance.
II. La puissance de la rumeur
Avec les moyens modernes de communication, les rumeurs vont très vite et très loin. Ce qui augmente leur pouvoir de nuisance.
La rumeur est tenace car malgré les démentis officiels, elle peut persister. Elle peut s'imposer comme la seule vérité et éclipser à tout jamais la vérité. En effet, La rumeur peut mettre en fuite l'armée la plus puissante du monde. Un exemple se trouve dans le livre très politique des Rois d’Israêl contenu dans la Bible. 2 Rois 7 : 6-7.
La puissante armée de Syrie avait investi la ville de Samarie. C'était une victoire quasi certaine. C'est alors que cette puissante armée va être vaincue par une rumeur. En effet, Dieu fit entendre des bruits de chevaux et de chars et le bruit d'une grande armée. Mais les Syriens savaient qu'Israël n'avait pas de grande armée. Alors ils ont interprété ce bruit: ils se dirent l'un à l'autre, "voici le roi d'Israël a pris à sa solde contre nous les rois des Héthiens et les rois des égyptiens pour venir nous attaquer ». Cette affirmation a parcouru le camp. Or les Egyptiens avaient une puissante armée. Le premier à émettre cette idée la présente comme une connaissance sûre. La puissance de la rumeur fait qu'ici même les chefs militaires sont gagnés et convaincus par cette rumeur. Ils ne prennent même pas le temps d'en vérifier le bien fondé. La rumeur ici s'impose comme la vérité. Elle devient vérité collective, une conviction générale. Il y a comme une impuissance devant cette rumeur. Alors, dit le texte: "ils se levèrent et prirent la fuite au crépuscule".
La rumeur prospère pendant les périodes de crise, car le besoin d’information y devient crucial. De fait, en temps de crise et de troubles, tous les esprits sont sur le qui-vive ! Il existe une psychose de peur et n'importe quel signe est interprété. On a, alors, tendance à croire n'importe quelle chimère. Les temps de crise sont donc, des terres fertiles où poussent et croissent facilement les rumeurs, même les plus folles. Par ailleurs, c'est le besoin d'explication qui donne une force aux rumeurs. Venons-en aux dangers de la rumeur.
III. Les dangers de la rumeur
La rumeur peut causer beaucoup de mal, transformer la vérité et détruire la réputation de personnes innocentes.
La rumeur a tendance à transformer la vérité, à l'exagérer : Ex : Un libanais aurait tué un de ses employés. En un claquement de paupières la nouvelle a fait le tour d’Abidjan. Rapidement des gens mal intentionnés s’en sont pris aux magasins des ressortissants libanais. Pour enfin se rendre compte que la rumeur de la mort n’était que l’exagération d’un fait qui lui est réel. Un libanais a tiré sur un employé qui est effectivement blessé et hospitalisé.
La rumeur a détruit la réputation de certaines personnes voire des familles entières. Un honorable membre du Conseil Economique et social meurt dans un hôtel qui lui appartiendrait. La rumeur publique lui a trouvé une jeune compagne dont il n’a pu supporter les ardeurs libidineuses. Il a fallu que la famille publie des démentis dans la presse. Le mal était déjà fait. En effet, la rumeur est tenace et dès qu'on la lance, il est difficile de la rattraper. Que faire donc face à la rumeur ?
IV- Que faire face à la rumeur ?
La première recommandation, est qu'il ne faut jamais être l'auteur ou le colporteur d'une rumeur quelle qu’elle soit. Malheureusement, certains hommes et certaines femmes aiment à faire courir de faux bruits, de fausses nouvelles, autrement dit des rumeurs.
Une attitude à adopter, face à une rumeur est de garder son calme. Il importe, par conséquent, de ne jamais s'emporter pour agir sur la base d'une simple rumeur. Toutefois, il existe des situations où cela est quelque peu difficile. Par exemple, une rumeur fait dire que l'eau du robinet est empoisonnée. Il est, alors, plus prudent de s'abstenir de la boire jusqu'à ce que la vérité soit établie.
La connaissance réduit l'impact des rumeurs, car on saura rapidement détecter les propos mensongers des colporteurs de rumeurs. La connaissance est un détecteur presque infaillible de mensonge.
Enfin, il convient de vérifier une rumeur quand c'est possible. La rumeur transforme la vérité, l'exagère. Elle peut détruire la réputation. La rumeur se fonde sur du faux ou l'invraisemblable. Les auteurs de rumeurs profitent de la naïveté et de l'ignorance du public.
En toute société et au sein de tout groupe social, le phénomène des rumeurs est inévitable. On ne peut presque pas les empêcher. Cependant, le Toastmaster que nous sommes devrait éviter de véhiculer ou de se fier à des rumeurs surtout lorsqu’elles portent atteinte à la réputation d’une personne. Personne ne peut réparer le mal que la rumeur peut engendrer au sein d’un groupe social. Et même qui dira le nombre de vies que de simples rumeurs ont détruites à tout jamais! Ne soyons ni colporteurs ni propagateurs de rumeurs. De notre langage bannissons : il paraît que… on dit que… j’ai appris que…
A propos de l'auteur : Abdoulaye SANGHO est membre du Club Toastmasters AGORA. Journaliste et professionnel de la communication, il est le directeur régional Afrique de l'ouest de Trans World Radio.
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