Communiquer avec les enfants
par Hyacinthe A. TOURE
Sur
une plage, une petite fille questionne sa mère.
Maman,
le monsieur qui te regarde là-bas, qu’est-ce qu’il a dans son maillot de
bain ?
C’est…
C’est son porte-monnaie, répond la mère visiblement gênée.
Oh !
Tu as vu maman, comme c’est drôle, plus il te regarde, plus il a des sous.
Ils
sont tous pareils les enfants. Ils posent des questions tout le temps. Ainsi,
commence, dès le bas âge, leur apprentissage et leur domestication par les
parents. Les parents ont très souvent du mal à trouver des réponses adéquates
aux questions pertinentes de leurs enfants. Quel parent n’a-t-il pas été
victime de cet embarras ? Il s’ensuit alors des mensonges alors qu’il est
écrit « tu ne mentiras point. » Les enfants imitent les parents. Si
vous mentez, ils mentiront aussi. Ils nous observent et essaient de faire ce
que nous faisons. Tenez !
Tandis
que sa maman est dans la salle de bains, une petite fille de six ans entre dans
la chambre de ses parents, se glisse dans le lit à côté de son père et lui
dit :
Papa,
parle-moi dans le creux de l’oreille.
Le
père se penche vers elle et lui murmure : bla-bla-bla
Alors,
sa fille le repousse et lui dit : pas ce soir, chéri ; j’ai la
migraine.
Nous
devons faire aussi attention à nos gestes, actes et paroles devant nos enfants.
Les conséquences peuvent être imprévues comme c’est le cas dans cette histoire.
Un
petit garçon a pris, depuis quelque temps, l’habitude la nuit, d’appeler sa
mère en criant : Maman, j’ai envie de pisser ! Sa mère finit par lui
dire : écoute mon chéri, tu as grandi. Si tu as envie de faire pipi, dis
par exemple : « je voudrais chanter…. D’accord ? » Quelques
jours plus tard, le gosse va en week-end chez sa grand-mère. Au milieu de la
nuit, il crie : Mémé, je voudrais chanter… Chuuuut ! fait la mamie.
Ton grand-père dort. Tu chanteras demain matin.
Non,
tout de suite ! J’ai envie de chanter maintenant. Bon ! Alors, viens
près de moi. Tu vas chanter doucement dans mon oreille.
Ils
grandissent et nous ne nous en rendons pas compte – surtout les grands-parents
— et nous continuons à leur raconter des histoires au point où ils nous
prennent pour des idiots. Tenez, par exemple !
Un
petit garçon et une petite fille vont trouver leur grand-mère.
Mémé,
demande le petit garçon, comment je suis né ?
Eh
bien, c’est la cigogne qui t’a emmené. Elle t’avait mis dans un joli linge
blanc qu’elle avait noué autour de son bec, elle t’a déposé doucement derrière
la porte.
Et
moi, dit la petite fille.
Toi,
ma chérie, papa et maman t’ont trouvée dans le jardin dans une superbe rose
qu’ils ont cueillie délicatement. Voilà, maintenant vous savez tout.
Les
deux enfants repartent la main dans la main, et le petit garçon murmure à
l’oreille de la petite fille : qu’est-ce qu’on fait ? On lui dit à la
vieille ou on la laisse mourir idiote.
Est-ce
vraiment pire avec les grands-parents ? Faites-vous votre propre opinion.
Les enfants nous font confiance. Nous devons donc mesurer l’impact de nos
paroles dans le cerveau fertile des enfants. Illustrons par un exemple.
Un
petit garçon va trouver sa grand-mère :
Les
filles, elles naissent bien dans les roses ?
Oui,
mon chéri.
Les
garçons, ils naissent bien dans les choux ?
Oui,
mon chéri.
Et
qu’est-ce qui nait dans les oignons ?
Personne,
mon chéri, personne.
Alors,
il retourne dans sa chambre et dit à sa petite copine. Ne t’inquiète pas !
Dans l’oignon, on ne risque rien.
Ah
ces gamins, ils nous font voir de toutes les couleurs. Les adolescents sont
souvent précoces. Nous avons du mal à nous en rendre compte et nous nous
acharnons à leur parler de choux et de roses toujours comme des gamins. Et nous
en avons pour notre compte.
Un
petit garçon demande à sa mère :
Maman,
comment je suis né ?
Euh…
Eh bien, dans un chou. Ton père et moi, nous t’avons trouvé dans un chou.
Et
ma sœur, comment elle est née ?
Elle ?
Dans... Dans une rose ! Nous l’avons trouvée dans une magnifique rose.
Le
soir, le petit garçon entre sans frapper dans la chambre des parents. Il les
surprend en train de faire l’amour. Et il leur lance : alors, les vieux,
on jardine.
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