mercredi 21 mai 2008

Rien n’est plus beau qu’un enfant!

Enfant de la rue
Le sourire à la Vie
"Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants …Mais peu d’entre elles s’en souviennent." Antoine de Saint Exupéry, in Le Petit Prince.

Regardez bien ce tableau! On demande à un enfant : « QUE VEUX TU ETRE QUAND TU SERAS GRAND ? » et il répond : « VIVANT ! »

Vous avez peut être déjà vu cette affiche de l’UNICEF ou bien, avez-vous été, peut être, le témoin direct d’un tel tableau ? En tout cas, comme moi, vous êtes sûrement familiers du spectacle quotidien des enfants mendiant dans les rues de Ouaga. 

Imaginez un instant que cet enfant sur l’affiche, qui ne rêve pas de devenir demain, un médecin, un banquier ou un informaticien mais se préoccupe seulement de survivre; ou imaginez encore que cet enfant mendiant au coin de la rue, soit le vôtre ou le mien…

Parce que simplement …, je ne le souhaite pas…
Parce que simplement, je ou vous, ne suis ou n’êtes plus là et que ses oncles ont préféré le placer chez un marabout avec les garibous1,
Parce que vous avez perdu votre emploi ou
Parce que vous n’avez plus les moyens d’assurer le repas quotidien, ou
Parce que vous vous êtes trouvé réfugié dans un pays étranger à cause d’une guerre civile au Burkina Faso, ou
Parce que par suite d’un accident, vous êtes devenu impotent et vous avez perdu votre travail, ou
Parce que le système est devenu tel que, seuls les «môgôs puissants2 » ont leur place au soleil, et vos affaires ne marchent plus au Faso, ou
Parce que la drogue a eu raison de notre enfant et les a entraînés dans la rue, ou
Parce que de mauvaises fréquentations lui ont fait préféré la rue, ou
Parce qu’il a fui la maison familiale pour échapper à l’autorité parentale. 


Moi, rien que d’y penser ça me donne des frissons et vous aussi peut être… Et pourtant, ce sont des histoires aussi banales que celles là, qui font que des enfants sont à la rue. Savez vous que, aujourd’hui encore, beaucoup d’enfants dans le monde, sont sans école ? Et que la plupart de ceux ci, sont dans la rue. Ces chiffres sont inacceptables, c’est pourtant la réalité de notre époque. A qui la faute ? Au système dira-t-on. Mais, qui fait le système ? 

Nos politiques, nos dirigeants, le président américain avec ses subventions au coton, le sida qui fait de nombreux orphelins, les parents qui prétextent de la religion pour livrer leurs enfants à la mendicité, les coutumes au nom desquelles les mères de jumeaux, les exposent au soleil, faisant de la mendicité leur métier. Mais le système, c’est aussi vous et moi.
Que peut-on contre le système ? Pas grand chose, « le système, c’est le système » ! Mais contre nous mêmes, élément du système, OUI. 

Pour nourrir un enfant au Burkina, ça coûte 600 F CFA par jour. Ça fait 18000 F par mois. C’est ce que coûtent des dépenses en cosmétiques de Madame chaque mois. 600F, ça coûte moins que la bière fraîche de Monsieur chaque jour. Alors, c’est à notre portée. Mais c’est vrai, je le reconnais, tendre la main, aussi facilement n’est pas sans conséquences. Ça entretient le système. Car demain, il est de nouveau là, la main tendue. Un cercle vicieux. Alors, il faut aller plus loin : au lieu de lui donner à manger du poisson, il faut lui apprendre à pêcher. C’est la sagesse chinoise qui nous l’enseigne.

Mais ça coûte combien d’instruire durablement un enfant au Burkina Faso? Si l’Etat joue sa partition, en fournissant l’école et le maître, on ne paiera même pas 60 000 FCFA sur l’année, soit 5000 FCFA par mois. Dieu sait que vous et moi, et tant d’autres burkinabés pourraient prendre en charge, en plus des leurs, un ou plusieurs enfants, jusqu’en classe de CM2, soit 6 années de scolarité, le minimum pour être instruit durablement. C’est ce que nos parents ou quelqu’un a fait pour chacun de nous ici présent. A notre tour, qu’allons-nous laisser à l’humanité ?

Combien d’entre nous pourraient donner un peu de leur temps pour écouter, échanger avec un jeune, et donner un peu de leur savoir faire, pour l’encadrer dans une quelconque discipline, au lieu de rester au maquis tous les soirs. Monsieur Adama BOUROU3 nous a bien démontré, qu’un handicapé, un non voyant, s’il est accompagné, peut être un acteur de théâtre hors pair.

Combien d’entre nous pourraient s’investir dans la formation de ces mères de jumeaux mendiants, pour leur apprendre un vrai métier ?
Combien d’entre nous cherchent à connaître la politique de notre gouvernement en matière d’éducation et d’emploi ?
Combien d’entre nous ont déjà pris la plume, pour partager leur opinion avec le politique sur ces questions essentielles?
Combien d’entre nous sont conscients qu’ils ont beaucoup à donner, sans avoir besoin de se ruiner ?

Ecoutez, moi, ça me noue la gorge chaque fois, que je croise ces enfants mendiants dans la rue, qui vous agressent par leur seule présence. Surtout, depuis que mon fils de 5 ans a ressenti le même malaise que moi en apercevant, une main tendue vers la vitre de notre voiture. C’était celle d’un autre enfant de son âge. Spontanément, mon fils m’a dit la gorge nouée: « maman, moi, je n’aime pas qu’il y ait des pauvres ».

Chers amis, il faut faire quelque chose, car même si l’on ne veut pas se soucier de l’enfant d’autrui, il faut savoir que tant que celui ci sera en danger, nos enfants chéris le seront aussi, car il constitue une menace permanente pour leur sécurité. Souvenez vous de la célèbre déclaration du pape Jean-Paul II qui disait : «Le nouveau monde de la paix, c’est la solidarité».

Entre nous : je vais vous confier un secret de polichinelle peut être que les enfants sont le talon d’Achille du Bon Dieu, pour ne pas dire la prunelle de ses yeux. Rappelez vous cette phrase du Christ aux pharisiens, « Quiconque accueille en mon nom, un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille ». « Amen, je vous le dis, qui n’accueille pas le Royaume de Dieu, comme un petit enfant, ne pourra jamais y entrer ». C’est dans l’évangile de Marc 10:3; Adressez vos prières à Dieu à travers vos enfants, vous m’en direz des nouvelles.

Je reste convaincue, chers amis, que le trésor commun de l’humanité, ce sont d’abord les enfants, quelle que soit leur race ou leur condition sociale. « Accueillir un enfant, c’est accueillir une promesse » car un enfant, ça grandit et ça se développe. Il nous faut en prendre soin; sinon, que serons nous demain ?

Vous remarquerez que dans le langage courant, on associe, les plus grandes valeurs humaines à l’image de l’enfant. C’est vrai !

Rien n’est plus beau qu’un enfant,
Rien n’est plus pur que le cœur d’un enfant,
Rien n’est plus innocent que le regard d’un enfant,
Rien n’est plus apaisant que le sourire d’un enfant,
Rien n’est plus simple qu’un enfant,
Rien n’est plus humble qu’un enfant.

Quand nous sommes au comble du bonheur, ne disons-nous pas que nous sommes heureux comme un enfant ? Mais c’est vrai aussi, que rien n’est plus fragile qu’un enfant et rien n’est plus fort qu’un adulte aux côtés d’un enfant. Alors protégeons nos enfants, ils méritent le meilleur.

Chers amis, maintenant que j’ai partagé avec vous, mon nœud dans la gorge, je me sens l’âme d’une enfant et j’ai envie de chanter. Chantez avec moi :

« Comme un enfant aux yeux de lumière
Qui voit passer au loin les oiseaux.
Comme l'oiseau bleu survolant la terre
Nous trouverons ce monde d'amour.
L'amour c'est toi, l'enfant c'est moi.
L'oiseau c'est toi, l'enfant c'est moi »

Notes :
1/ Garibous : les élèves mendiants des écoles coraniques
2/ Môgô puissant : Personne riche et puissante ou nantie selon les cas ; Môgô, en Jula, signifie personne, individu ou personnalité.
3/ Amadou BOUROU est un Grand homme de culture burkinabé ; Homme de théâtre, acteur de cinéma, metteur en scène, il a créé en 1990 la compagnie "Feeren", une structure théâtrale professionnelle qui poursuit un programme d'éveil culturel et artistique.

A propos de l’auteur : Mme Anne Marie SAWADOGO née ZOURE alias Solanna est chargée des projets de Développement humain (Education, Santé, Formation professionnelle) à l’Agence Française de Développement au Burkina Faso. Elle est membre du club « Ouaga forum toastmasters ». Elle est Fondatrice et animatrice du blog : http://solanna.over-blog.com

lundi 19 mai 2008

Ouvrons nos coeurs aux enfants!

Enfants mendiants
Enfants dans la rue

"Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants …Mais peu d’entre elles s’en souviennent."
Antoine de Saint Exupéry, in Le Petit Prince.


Regardez ces enfants, pour la plupart nous les avons déjà rencontrés au moins une fois dans notre vie, à un carrefour nous demandant une pièce pour manger ou aux abords d’un marché nous proposant leurs services.

Ces enfants là, sont des enfants de la rue
. « Enfants de la rue », un terme très usité sous les tropiques mais malheureusement pas toujours bien connu. Selon les conventions internationales, depuis 1985, cette expression désigne des enfants qui vivent en permanence dans les lieux publics et surtout qui y dorment la nuit.

mercredi 14 mai 2008

Les Africains face à leur histoire

« Dieu est grand, mais Blanc n’est pas petit ! ». Chacun de nous a souvent entendu cette réflexion, ou l’a même déjà faite. En effet, c’est fréquemment par cette phrase que l’on manifeste son émerveillement face à une prouesse technique ou scientifique. Cela prouve à quel point pour l’africain d’aujourd’hui, la science est l’apanage exclusif du « blanc » (entendons par ce terme les occidentaux). 

Cette idée si ancrée en nous que même de grands intellectuels, Chantres de la Négritude, l’ont affirmée dans leurs oeuvres. En effet, parlant des Nègres, Aimé CESAIRE dit fort joliment: « ceux qui n’ont inventé ni la poudre ni la boussole, ceux qui n’ont jamais su dompter ni la vapeur ni l’électricité, ceux qui n’ont exploré ni la mer ni le ciel », tandis que son ami SENGHOR proclame que « l’émotion est nègre et la raison est hellène ».

Qu’en est-il en réalité ? Quel fût l’apport des Noirs (des Nègres) dans le développement scientifique de l’humanité ?


mardi 13 mai 2008

Le sport après 40 ans

Sous nos cieux, et passé l’âge de 40 ans, l’on a tendance à se « laisser aller », à se laisser gagner par nos muscles avachis et noueux, par nos articulations « rouillées ». Or le moment est tout indiqué pour donner un coup de fouet à notre organisme, non pas pour arrêter les effets du vieillissement (chose impossible d’ailleurs) mais pour en éloigner le spectre, pour le freiner. Le sport est l’investissement le plus sûr car apportant la maîtrise de son corps, la confiance et l’estime de soi.

Platon a dit : « Le manque d’activités détruit la bonne condition de l’homme alors que le mouvement et l’exercice méthodique le conservent et le préservent ». C’est pourquoi j’ai choisi de vous entretenir des bienfaits du sport (A), des risques de la sédentarité (B) et surtout de vous donner quelques conseils pour éviter les accidents liés à la mauvaise pratique de l’activité physique (C).

lundi 12 mai 2008

La communication non verbale : une alliée ou une traîtresse (1) ?

L’apprentissage de l’art oratoire met souvent l’accent sur le verbal : choix des mots ou expressions appropriés, intonation et puissance de la voix, débit oratoire, etc. Certes, tous ces facteurs sont importants, mais moins qu’on se l’imagine habituellement. En effet, selon une équipe de chercheurs américains, le sens des mots compte pour 7% seulement dans la compréhension du message, l’intonation pour 38%, et les gestes pour 55% ! C’est vrai et évident que lorsque nous parlons, nous sommes d’abord vus, ensuite entendus, et éventuellement compris. Mais cela suffit-il à expliquer la prépondérance du gestuel dans la communication ?

Selon le Professeur Roger D. MASTERS2, cet état de fait s’expliquerait par notre héritage primatologique, c'est-à-dire, notre faculté, à l’instar des autres primates, d’exprimer nos émotions ou nos actions potentielles par des signes que les autres reconnaissent. Et pour étayer cette thèse, le Professeur René ZAYAN3 a mené une expérience originale : plus de 500 étudiants dans divers pays ont été répartis en 3 groupes. Chaque groupe visualisait les mêmes vidéos d’hommes politiques prononçant des discours, et chaque étudiant devait noter les sentiments que lui procurait chaque orateur (anxiété, joie, peur, etc.).

lundi 5 mai 2008

Jouons avec les Mots

Vive polémique à la télévision ivoirienne lors d’un débat sur l’état de la démocratie en Côte d’Ivoire. Le représentant du parti au pouvoir1 accuse le journaliste modérateur d’avoir pris position. Simplement, parce qu’il a qualifié l’argumentaire du représentant de l’opposition de « remarque juste » avant de lui passer la parole. Il estime donc injuste l’intervention du journaliste.

Il n’y avait peut être pas de mauvaise foi de la part du journaliste mais il y avait effectivement parti pris eu égard au terme utilisé. Quelle alternative pour apporter la réplique à des propos qualifiés de juste ? Comment porter la contradiction dans ce cas ? Le mot « juste » n’était pas juste. Il n’était pas approprié. Il coupait court à la discussion pour des raisons bien évidentes. Alors, quels adjectifs utiliser en lieu et place ? « Pertinent » ? Non, cet adjectif ne laisse aucune place à la contestation. « Judicieux » ? Assurément, oui ! Ce qualificatif introduit la notion de « jugement bon ou sain » et permet d’exprimer un autre point de vue.