lundi 19 mai 2008

Ouvrons nos coeurs aux enfants!

Enfants mendiants
Enfants dans la rue

"Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants …Mais peu d’entre elles s’en souviennent."
Antoine de Saint Exupéry, in Le Petit Prince.


Regardez ces enfants, pour la plupart nous les avons déjà rencontrés au moins une fois dans notre vie, à un carrefour nous demandant une pièce pour manger ou aux abords d’un marché nous proposant leurs services.

Ces enfants là, sont des enfants de la rue
. « Enfants de la rue », un terme très usité sous les tropiques mais malheureusement pas toujours bien connu. Selon les conventions internationales, depuis 1985, cette expression désigne des enfants qui vivent en permanence dans les lieux publics et surtout qui y dorment la nuit.

Aujourd’hui notre réflexion portera sur ces enfants de la rue. Il est vrai qu’ils suscitent très souvent peur et rejet. Mais, je voudrais que nous nous intéressions à eux, à la voie qui les a conduits à la rue et à la vie qu’ils y mènent. Mes propos tendront à vous faire partager la conviction que, si une minorité d’entre eux, par leur comportement créent peur et rejet, pour la majorité en revanche, nous devons adopter une attitude de compassion et d’aide, seul gage d’un retour définitif à une vie normale.

Les enfants qui sont dans la rue ont entre 5 et 16 ans. Selon le B.I.T (Bureau international du travail) et l’ U.N.I.C.E.F (l’Organisation des nations unies pour l’enfance), le nombre d’enfants qui vivent dans la rue est estimé à 120 millions. En d’autres termes, dans notre société moderne, un enfant sur 10 vit dans la rue.

Mais comment ces enfants se sont ils retrouvés là, dans la rue ?
Les causes sont diverses. Ces enfants sont avant tout les victimes d’une défaillance de la cellule familiale. Cette défaillance peut être involontaire c’est le cas des enfants orphelins, réfugiés de guerre ou victimes de la famine ; mais elle peut aussi être volontaire lorsqu’elle résulte d’une instabilité conjugale, d’un divorce. Il faut relever ici qu’un nombre élevé des enfants de la rue en Côte d’Ivoire provient des familles recomposées dans lesquelles l’enfant issu de l’union précédente est maltraité continuellement et jeté finalement à la rue.

Quelle vie y mènent ils?
Livrés à eux-mêmes, ces enfants, le corps souvent rongé par la crasse et la vermine, dorment sur des bancs ou à même le sol. Les plus débrouillards se construisent des abris de fortune. Victimes d’un destin cruel et non voulu, ces enfants sont meurtris par les intempéries, les accidents, les maladies, le dénuement. A cela s’ajoutent la précarité, la violence, les sévices sexuels, la drogue, la loi du plus fort, qui les exposent aux rencontres et influences les plus nuisibles.

Que pouvons nous attendre mesdames et messieurs de ces enfants maltraités par la vie, abandonnés de tous ?
Ces enfants qui ont besoin de manger, de se soigner cherchent leur intérêt immédiat par n’ importe quels moyens : ils sont ainsi contraints au vol, aux agressions. Ce n’est ni un plaisir ni un jeu pour eux, c’est une question de survie.

Ils connaissent la faim,
Pas la faim de deux heures,
Pas la faim de quatre heures,
Pas la faim de huit heures,
Ni même celle d’une journée ;
Mais la faim qui torture des jours durant,
La faim qui vous fait perdre toute pensée,
La faim qui vous fait perdre toute vertu,
La faim qui vous fait perdre toute dignité,
La faim qui transforme la chair humaine en viande et les eaux de ruissellement en eaux pures.

Quand une telle faim les étreints alors, les vols et les agressions deviennent normaux. Ils s’attaquent à ceux là mêmes qui leur refusent du travail, qui les fuient lorsqu’ils leur demandent ne serait ce qu’une pièce de cent francs, et qui montent leur vitre ou verrouillent leur portière.

Ces enfants là, la marginalisation et la stigmatisation sociale les poussent à une délinquance de plus en plus grave ou à la mort dans la rue. De nombreuses observations montrent, sauf exception, que les enfants de la rue ne reviennent pas tout seuls à un mode de vie normal.

Ils nous appellent au secours lorsqu’ils sont au carrefour ou aux abords des marchés. Alors, nous devons agir pour les sortir de la rue, pour assurer à terme la sécurité publique. Soyons donc attentifs à leur sollicitation, participons activement aux organisations de défense des droits des enfants ou même pourquoi pas, recevons les à certaines occasions dans un cadre qui les ramènerait à une vie affective normale. OUVRONS LEUR NOS CŒURS.

A propos de l'auteur: Madame Makemeh N. FOFANA est Past-Présidente du Club Toastmasters AGORA d’Abidjan.

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