Le sourire à la Vie |
Regardez bien ce tableau! On demande à un enfant : « QUE VEUX TU ETRE QUAND TU SERAS GRAND ? » et il répond : « VIVANT ! »
Vous avez peut être déjà vu cette affiche de l’UNICEF ou bien, avez-vous été, peut être, le témoin direct d’un tel tableau ? En tout cas, comme moi, vous êtes sûrement familiers du spectacle quotidien des enfants mendiant dans les rues de Ouaga.
Imaginez un instant que cet enfant sur l’affiche, qui ne rêve pas de devenir demain, un médecin, un banquier ou un informaticien mais se préoccupe seulement de survivre; ou imaginez encore que cet enfant mendiant au coin de la rue, soit le vôtre ou le mien…
Parce que simplement …, je ne le souhaite pas…
Parce que simplement, je ou vous, ne suis ou n’êtes plus là et que ses oncles ont préféré le placer chez un marabout avec les garibous1,
Parce que vous avez perdu votre emploi ou
Parce que vous n’avez plus les moyens d’assurer le repas quotidien, ou
Parce que vous vous êtes trouvé réfugié dans un pays étranger à cause d’une guerre civile au Burkina Faso, ou
Parce que par suite d’un accident, vous êtes devenu impotent et vous avez perdu votre travail, ou
Parce que le système est devenu tel que, seuls les «môgôs puissants2 » ont leur place au soleil, et vos affaires ne marchent plus au Faso, ou
Parce que la drogue a eu raison de notre enfant et les a entraînés dans la rue, ou
Parce que de mauvaises fréquentations lui ont fait préféré la rue, ou
Parce qu’il a fui la maison familiale pour échapper à l’autorité parentale.
Moi, rien que d’y penser ça me donne des frissons et vous aussi peut être… Et pourtant, ce sont des histoires aussi banales que celles là, qui font que des enfants sont à la rue. Savez vous que, aujourd’hui encore, beaucoup d’enfants dans le monde, sont sans école ? Et que la plupart de ceux ci, sont dans
Nos politiques, nos dirigeants, le président américain avec ses subventions au coton, le sida qui fait de nombreux orphelins, les parents qui prétextent de la religion pour livrer leurs enfants à la mendicité, les coutumes au nom desquelles les mères de jumeaux, les exposent au soleil, faisant de la mendicité leur métier. Mais le système, c’est aussi vous et moi.
Que peut-on contre le système ? Pas grand chose, « le système, c’est le système » ! Mais contre nous mêmes, élément du système, OUI.
Pour nourrir un enfant au Burkina, ça coûte
Mais ça coûte combien d’instruire durablement un enfant au Burkina Faso? Si l’Etat joue sa partition, en fournissant l’école et le maître, on ne paiera même pas 60 000 FCFA sur l’année, soit 5000 FCFA par mois. Dieu sait que vous et moi, et tant d’autres burkinabés pourraient prendre en charge, en plus des leurs, un ou plusieurs enfants, jusqu’en classe de CM2, soit 6 années de scolarité, le minimum pour être instruit durablement. C’est ce que nos parents ou quelqu’un a fait pour chacun de nous ici présent. A notre tour, qu’allons-nous laisser à l’humanité ?
Combien d’entre nous pourraient donner un peu de leur temps pour écouter, échanger avec un jeune, et donner un peu de leur savoir faire, pour l’encadrer dans une quelconque discipline, au lieu de rester au maquis tous les soirs. Monsieur Adama BOUROU3 nous a bien démontré, qu’un handicapé, un non voyant, s’il est accompagné, peut être un acteur de théâtre hors pair.
Combien d’entre nous pourraient s’investir dans la formation de ces mères de jumeaux mendiants, pour leur apprendre un vrai métier ?
Combien d’entre nous cherchent à connaître la politique de notre gouvernement en matière d’éducation et d’emploi ?
Combien d’entre nous ont déjà pris la plume, pour partager leur opinion avec le politique sur ces questions essentielles?
Combien d’entre nous sont conscients qu’ils ont beaucoup à donner, sans avoir besoin de se ruiner ?
Ecoutez, moi, ça me noue la gorge chaque fois, que je croise ces enfants mendiants dans la rue, qui vous agressent par leur seule présence. Surtout, depuis que mon fils de 5 ans a ressenti le même malaise que moi en apercevant, une main tendue vers la vitre de notre voiture. C’était celle d’un autre enfant de son âge. Spontanément, mon fils m’a dit la gorge nouée: « maman, moi, je n’aime pas qu’il y ait des pauvres ».
Chers amis, il faut faire quelque chose, car même si l’on ne veut pas se soucier de l’enfant d’autrui, il faut savoir que tant que celui ci sera en danger, nos enfants chéris le seront aussi, car il constitue une menace permanente pour leur sécurité. Souvenez vous de la célèbre déclaration du pape Jean-Paul II qui disait : «Le nouveau monde de la paix, c’est la solidarité».
Entre nous : je vais vous confier un secret de polichinelle peut être que les enfants sont le talon d’Achille du Bon Dieu, pour ne pas dire la prunelle de ses yeux. Rappelez vous cette phrase du Christ aux pharisiens, « Quiconque accueille en mon nom, un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille ». « Amen, je vous le dis, qui n’accueille pas le Royaume de Dieu, comme un petit enfant, ne pourra jamais y entrer ». C’est dans l’évangile de Marc 10:3; Adressez vos prières à Dieu à travers vos enfants, vous m’en direz des nouvelles.
Je reste convaincue, chers amis, que le trésor commun de l’humanité, ce sont d’abord les enfants, quelle que soit leur race ou leur condition sociale. « Accueillir un enfant, c’est accueillir une promesse » car un enfant, ça grandit et ça se développe. Il nous faut en prendre soin; sinon, que serons nous demain ?
Vous remarquerez que dans le langage courant, on associe, les plus grandes valeurs humaines à l’image de l’enfant. C’est vrai !
Rien n’est plus beau qu’un enfant,
Rien n’est plus pur que le cœur d’un enfant,
Rien n’est plus innocent que le regard d’un enfant,
Rien n’est plus apaisant que le sourire d’un enfant,
Rien n’est plus simple qu’un enfant,
Rien n’est plus humble qu’un enfant.
Rien n’est plus pur que le cœur d’un enfant,
Rien n’est plus innocent que le regard d’un enfant,
Rien n’est plus apaisant que le sourire d’un enfant,
Rien n’est plus simple qu’un enfant,
Rien n’est plus humble qu’un enfant.
Quand nous sommes au comble du bonheur, ne disons-nous pas que nous sommes heureux comme un enfant ? Mais c’est vrai aussi, que rien n’est plus fragile qu’un enfant et rien n’est plus fort qu’un adulte aux côtés d’un enfant. Alors protégeons nos enfants, ils méritent le meilleur.
Chers amis, maintenant que j’ai partagé avec vous, mon nœud dans la gorge, je me sens l’âme d’une enfant et j’ai envie de chanter. Chantez avec moi :
« Comme un enfant aux yeux de lumière
Qui voit passer au loin les oiseaux.
Comme l'oiseau bleu survolant la terre
Nous trouverons ce monde d'amour.
L'amour c'est toi, l'enfant c'est moi.
L'oiseau c'est toi, l'enfant c'est moi »
Qui voit passer au loin les oiseaux.
Comme l'oiseau bleu survolant la terre
Nous trouverons ce monde d'amour.
L'amour c'est toi, l'enfant c'est moi.
L'oiseau c'est toi, l'enfant c'est moi »
Notes :
1/ Garibous : les élèves mendiants des écoles coraniques
2/ Môgô puissant : Personne riche et puissante ou nantie selon les cas ; Môgô, en Jula, signifie personne, individu ou personnalité.
3/ Amadou BOUROU est un Grand homme de culture burkinabé ; Homme de théâtre, acteur de cinéma, metteur en scène, il a créé en 1990 la compagnie "Feeren", une structure théâtrale professionnelle qui poursuit un programme d'éveil culturel et artistique.
A propos de l’auteur : Mme Anne Marie SAWADOGO née ZOURE alias Solanna est chargée des projets de Développement humain (Education, Santé, Formation professionnelle) à l’Agence Française de Développement au Burkina Faso. Elle est membre du club « Ouaga forum toastmasters ». Elle est Fondatrice et animatrice du blog : http://solanna.over-blog.com
1 commentaire :
Très beau discours à faire chariver tous les coeurs.
Une veritable apologie de l'enfant.
J'en suis ému et plus que jamais sensible aux enfants.
Gbeton.
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