jeudi 5 novembre 2009

Ne vous noyez pas dans un verre d'eau

"Dans la vie certaines souffrances sont inévitables; alors que d'autres sont créées de toutes pièces par nous-mêmes, du fait de notre état d’esprit et de nos croyances."
Trop souvent nous souffrons inutilement en nous accrochant à une certaine perception de la réalité. Voici quelques questions qui ont pour objectif de changer notre perception des épreuves et difficultés de notre existence.
  1. Est-ce que j’ai des attentes illusoires ?
S’attendre à ne pas avoir de problèmes est une illusion. Sans être pessimiste, il faut reconnaître qu’il est normal de trouver sur son chemin certaines épreuves. Et cela est tout à fait nécessaire à notre cheminement. Aucun alpiniste ne pourrait faire l’ascension d’une montagne s’il avait devant lui des parois parfaitement lisses.


2. Est-ce que je m’inquiète pour la mauvaise chose ?
Parfois, on ne s’inquiète pas pour certaines choses risquées, et on s’inquiète pour une autre chose moins risquée mais plus proche de nous sentimentalement. Par exemple, autant l’on s’inquiète de ne pas obtenir d’augmentation de salaire, autant l’on ne s’inquiète pas de sa santé qui se dégrade sans qu’on le sache. Combien d’entre nous font attention à leur alimentation ? Combien d’entre nous font régulièrement des bilans de santé ? L’idée n’est pas de trouver un autre sujet d’inquiétude, mais de reconnaître que notre sujet d’inquiétude est généralement en partie arbitraire et est souvent influencé plus par notre perception que par la véritable ampleur du risque.

3. Si je règle ce problème, est-ce que je vais m’inquiéter pour une autre chose ?
Quelquefois, l’insécurité est en nous et nous cherchons inconsciemment un sujet qui manifeste cette insécurité. Encore une fois, l’idée est de reconnaître que notre sujet d’inquiétude est tout simplement dû à un excès de stress plutôt qu’à un risque réel.

4. Est-ce que j’échangerais certaines choses pour faire disparaître ce problème ?
Il peut être utile de comparer notre problème à des éléments positifs de notre vie, exemple : l'amour de notre famille, notre santé, notre expérience de la vie, une certaine sagesse. Cet exercice de comparaison déclenche souvent une dédramatisation spontanée. En effet, en nous focalisant sur ce qui va mal, nous avons parfois tendance à oublier ce qui va bien. Conséquence, nous sommes à l’origine de certaines de nos difficultés.

5. Quelle sera ma perception de ce problème dans un an ?
Afin de dédramatiser mes épreuves, je fais souvent l’exercice de me projeter dans le temps. C’est-à-dire que je me transporte par la pensée dans l'avenir et je prends le point de vue imaginaire de la situation un an après. Évidemment, avec cette perspective, la plupart de mes difficultés m’apparaissent comme des choses sans importance. Observez votre passé et vous verrez qu’une bonne partie de vos épreuves ne sont plus après quelques mois que de vagues souvenirs sans importance. En faisant cet exercice de projection dans le temps, vous serez dans une meilleure position pour relativiser tout ce qui vous arrive.

6. Est-ce que j’ai une vision incomplète de la réalité ?
Beaucoup de situations perçues comme critiques, le sont parce que nous avons des œillères, c’est-à-dire que nous ne voyons qu’une partie de la réalité.

7. Est-ce que le problème auquel je fais face est une opportunité d’apprendre ?
Les problèmes sont la fondation d'un niveau supérieur de compréhension. Beaucoup de circonstances désagréables en apparence contribuent en réalité à notre bien. Les épreuves font partie de la vie, on ne peut pas y échapper. Il est donc sage de voir dans les situations difficiles non seulement des épreuves mais aussi des opportunités d’avancer.

8. Est-ce que j’ai besoin de problèmes pour me motiver à progresser ?
Le confort et le succès nous incitent à la stagnation, alors que les difficultés et les échecs peuvent être une source de motivation au changement. Il y a une différence énorme entre subir un échec qui est une pure perte et se servir d’une difficulté pour avancer. Jetez un œil sur votre passé, je suis certain que vous pouvez y trouver des échecs qui se sont transformés en opportunité avec le temps. Les échecs peuvent être la fondation d’une nouvelle vie. Notre vraie nature ne se manifeste jamais aussi clairement qu'au moment où nous subissons un échec important. Ce contexte difficile peut être la motivation qui nous mènera vers un véritable cheminement. Le confort et le succès nous empêchent de voir certaines vérités. Alors, les difficultés peuvent être utilisées pour lever ce voile.

En conclusion, simplifions-nous la vie.
Ta route du bonheur ne part pas des personnes et des choses pour arriver à toi, elle part toujours de toi pour aller vers les autres. Certains passent tellement de temps à se « compliquer la vie » qu’ils perdent complètement de vue la beauté et la magie de ce monde.
Quand nous nous déciderons à ne plus nous noyer dans un verre de vulgaires péripéties, nous libérerons alors une énergie considérable, à mettre au service de buts plus élevés. Il y a certainement des améliorations à apporter ici ou là, mais ces insuffisances ne doivent pas nous empêcher d’apprécier les choses telles qu’elles sont.
Alors, il a bien raison Abraham Maslow lorsqu’il dit « l’histoire de la race humaine est l’histoire d’hommes et de femmes qui s’autolimitent ».

A propos de l'auteur: Dr Adama KONE est le Président 2008-2009 de AGORA Toastmasters Club d'Abidjan. Il est Expert en communication et marketing, Enseignant Chercheur à l'Université d'Abidjan et Directeur Général de l'Ecole de Commerce et de Gestion d'Abidjan (E.C.G).

1 commentaire :

Cyril Durand a dit…

Bonjour,

Je viens de découvrir par hasard votre Blog. Je trouve le contenu très intéressant, bravo.

Je suis moi-même membre de Rosemasters, le club Toastmasters de la ville de Toulouse (France).

Votre exemple peut nous inspirer.